Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog' de Gautier
19 août 2006

"Inconnu à cette adresse"

Ma Tante Chantal, dans un récent commentaire, nous a fait partager sa découverte de « Inconnu à cette adresse ». Une nouvelle fois, je la remercie. Elle me l’a prêté et l’ai lu en… 25 minutes, montre en main ! C’est un véritable chef d’œuvre. En voici une petite présentation…

Inconnu___cette_adresse

Ce roman épistolaire de Kressmann Taylor a été publié pour la première fois dans sa version intégrale dans Story Magazine en 1938. Un an après éclatait la Seconde Guerre mondiale. Martin Schulse, Allemand et Max Eisenstein, juif Américain, sont associés et tiennent une galerie de peintures à San Francisco, la galerie Schulse-Eisenstein. Une forte complicité les unit. Ce sont deux vrais amis, deux frères.

.

Au début des années 30, Martin souhaite rentrer en Allemagne. Ils commencent alors une correspondance le 12 novembre 1932. Elle s’achèvera le 3 mars 1934. Les deux amis s’échangeront près d’une vingtaine de lettres. Les premières sont chaleureuses, passionnées. Puis, en juillet 1933, Max exprime ses doutes et son malaise face à la situation politique en Allemagne. « Qui est cet Adolf Hitler qui semble en voie d’accéder au pouvoir ? Ce que je lis sur son compte m’inquiète beaucoup », écrit-il à son ami allemand. Martin, qui est fasciné par le dictateur, répond à son ami juif et avoue un mélange d'admiration et de doute : « Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr (…). L’homme électrise littéralement les foules ; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge : est-il complètement sain d’esprit ? »

.

Un jour pourtant sa décision tombe comme une sentence : « Ici, en Allemagne, un de ces hommes d'action énergiques, essentiels, est sorti du rang. Et je me rallie à lui. » Une fracture irréversible se crée entre les deux amis ; Martin demande à son fidèle ami de stopper leur correspondance, en déclarant : « Le Juif est le bouc émissaire universel. Il doit bien y avoir une raison à cela… » Au nom de leur amitié, Max insiste. Il demande même à Martin d’aider sa petite soeur Griselle, qui est actrice dans un théâtre de Berlin... Quand les lettres qu'il adresse à Griselle lui reviennent, tout bascule irrémédiablement. Max répondra au mal par le mal…

.

.

Kressmann Taylor, Inconnu à cette adresse, Ed. Autrement, collection "Littératures" ; traduit de l’américain par Michèle Lévy-Bram ; 1999, 69 p., aux alentours de 10 €.

.

A bientôt,

signature_gm

Publicité
Publicité
Commentaires
C
J'ai beaucoup aimé.Suis tombée dessus par hasard...Vraiment bien mené, très triste aussi, j'ai trouvé.Bisous Gautier, à la revoyure!
Le blog' de Gautier
Publicité
Le blog' de Gautier
Derniers commentaires
Archives
Publicité