La pensée ragaillardissante de la semaine (II)
« Être vivant, c’est être vu, entrer dans la lumière d’un regard aimant. »
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Christian Bobin
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On a eu l’occasion de dire que rien n’est pire que l’indifférence. Et de fait, exister, c’est d’abord exister dans le regard de l’autre. C’était l’objet, pour une part, de ma séance de TD d’ontologie de ce vendredi matin. Exister dans le regard de l’autre, non au point d’en dépendre et de se conformer à l’image que l’autre a de nous, mais dans l’altérité aimante. Beaucoup de nos actes sont des quêtes de mendiants d’amour : nous sollicitons l’adhésion des autres, leur estime ou leur approbation, nous réclamons implicitement des gratifications sociales, des liens amicaux ou sentimentaux, nous avons besoin d’être connus ou re-connus. Tous ces penchants n’ont d’autre but que de nous rassurer sur notre identité, notre raison de vivre, notre motif d’existence. Nous sommes des assoiffés d’amour. Et seul, le regard aimant a le pouvoir d’apaiser notre soif. Et seul, le regard de Celui qui n’est qu’Amour a le pouvoir d’apaiser définitivement notre soif.