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Le blog' de Gautier
3 décembre 2008

Homélie de l'évêque de Périgueux et Sarlat, Mgr Mouïsse

Homélie de l’ordination diaconale de Gautier MORNAS

Mgr_Mou_sseAu cœur des troubles du monde et des difficultés de la vie, voici pour l’Église, le temps de l’Avent, le temps du long désir, un désir qui se creuse et s’enrichit de jour en jour.

C’est le temps de la veille et de l’attente !

Ce temps qui nous est donné chaque année pour préparer Noël et demeurer attentifs à la venue du Seigneur.

Car Il est venu, Il vient, Il reviendra, Il est là. Il n’a de cesse à venir dans nos vies et dans nos cœurs.

Ainsi pour nous, la confiance domine. C’est notre joie profonde, intime. Elle repose sur la conviction intérieure que Dieu est fidèle et qu’Il tient toujours ses promesses.

Nous nous préparons à l’accueillir à Noël : par la lecture de la Parole, la prière, l’accueil des sacrements, l’attention à l’autre, aux autres, l’oubli de soi… et l’abandon qui est l’attitude intérieure, l’attitude vraie, la seule, de celui qui attend tout de son Père.

Cher Gautier, c’est cette attitude d’abandon que tu exprimais dans le long et beau projet de ministère que tu m’as adressé il y a quelques mois, m’écrivant combien tu voulais donner la première place au Christ et que cela appelait de ta part, permets-moi de te citer : « à poursuivre la marche sur le long chemin d’abandon et de dépossession de soi-même, toujours à reprendre ». Et tu ajoutais vouloir transmettre autour de toi cette passion de l’Évangile et du Christ.

Tu sais déjà par expérience dans la vie publique, à Bergerac et dans le département ; par les rencontres qui t’ont bouleversé auprès des exclus notamment ; et dans ton service pastoral à Paris et ici à Périgueux, qu’aujourd’hui comme hier, il y a des hommes, des femmes, des jeunes, des enfants de bonne volonté qui sont à la recherche d‘un sens à leur vie, des chercheurs de Dieu en attente de témoins du Christ.

Tu en as rencontré de ces témoins du Christ, sur ta route, qui t’ont tellement marqué et montré le chemin ; et avec toi, nous sommes nombreux à penser au Père André Fayol-Fricout à qui tu as dédié ton projet de ministère.

En ce temps de l’Avent, nous pouvons dire que le diacre que tu seras dans quelques instants, est un veilleur qui se tient aux frontières pour aller au-devant de ces enfants, de ces jeunes, de ces adultes en quête de vérité, de bonheur et d’amour. Il nous rappelle aussi que tout chrétien est un veilleur et un éveilleur, un témoin du Christ.

Veilleur et témoin du Christ, tu l’es déjà et veux l’être davantage en recevant aujourd’hui le diaconat qui est le rappel du visage d’amour du Christ serviteur.

Né pour secourir les pauvres et maintenir dans l’Église la préoccupation permanente des blessés de l’existence, le diaconat n’est pas qu’une étape vers le presbytérat, il n’est pas une voie de passage ; il est dans notre Église, mémoire vivante de la primauté de l’amour et du service.

Il rappelle à chaque chrétien qu’il est appelé à se faire serviteur de l’autre, dans sa vie familiale, professionnelle, sociale, associative.

Il rappelle à chaque chrétien que les armes du combat de la vie sont celles de l’amour, du pardon, du partage, du service, jusqu’au bout.

Il rappelle à l’Église qu’elle ne peut exercer sa mission ici-bas qu’en se faisant proche des pauvres, servante des hommes, visage d’amour pour libérer au cœur de l’humanité, une autre stratégie que celle du pouvoir, de la domination, de la condamnation, de la haine, de la mort.

Tout homme est objet de l’amour du Père et il n’y a, pour lui, d’avenir que dans l’amour.

Et c’est cet avenir que l’Église est appelée à ouvrir en aimant sans cesse et toujours, en témoignant du pardon de Dieu, de Sa compassion, de Sa tendresse, de Sa miséricorde.

Le diaconat rappelle aux chrétiens qui ont des responsabilités et plus particulièrement bien sûr, dans l’Église, il rappelle aux évêques et aux prêtres que, comme le Seigneur et Maître, ils ont à vivre leur service d’Église comme des serviteurs et non des dominateurs et cela dans une grande patience pastorale.

C’est pour cela, Gautier, que je te disais que le diaconat n’est pas une étape vers le presbytérat ; il est le lieu de l’enracinement permanent du diacre que tu vas être, du prêtre que tu seras un jour. Enracinement profond, quotidien dans le Christ qui sera pour toi, Celui qui restera la charnière de ta vie, Lumière que tu auras à cœur de transmettre d’autant plus que l’Église t’appelle à exercer en son sein, un ministère ordonné.

Le choix du célibat que tu viens d’exprimer devant nous n’est-il pas l’expression de ton désir de t’identifier au Christ, de ne vivre que de Lui, que pour Lui et pour les autres à Sa suite.

Comme je souhaite que ta réponse à l’appel de Dieu, soit un stimulant pour nos communautés chrétiennes pour qu’elles puissent vivre au niveau de foi où le diacre et le prêtre sont désirés afin que se lèvent chez nous, des jeunes et des moins jeunes pour être diacres et prêtres demain ! Notre prière et notre action pour cela, doivent se faire toujours plus insistantes.

Ce temps de l’Avent qui commence, nous invite tous à l’abandon entre les mains du Seigneur ; et chacun, avec Isaïe dans la première lecture, est invité à redire : « Seigneur, Tu es Notre Père. Nous sommes l’argile et Tu es le potier : nous sommes tous l’ouvrage de Tes mains ».

Cher Gautier, ta disponibilité pour le service de l’Église et du monde est pour nous un signe de la présence de ce Dieu que nous ne voyons pas, qui se fera l’un de nous à Noël et dont nous constatons l’œuvre dans le cœur de beaucoup.

Garde tes yeux fixés sur le Christ. Nourris-toi de Sa Parole et de Ses sacrements.

Il te gardera de la tentation de te reprendre par toi-même.

Il te gardera de la tentation de la lassitude et te fera connaître la fécondité du don de soi, de l’amour des autres : Il te donnera aussi de voir et de servir Sa Présence dans le quotidien de leur vie.

Surtout, en ce jour, Il te marque de son Esprit pour que tu gardes toujours le souci des plus petits, des plus pauvres, des plus éloignés et que tu le rappelles à la communauté chrétienne.

Avance avec confiance.

Le Seigneur vient. Il est là. Il se donne à toi. Abandonne-toi à lui.

Il sera toujours ton soutien et ta force.

Et sois un serviteur heureux et joyeux de Son immense Amour.

+ Michel MOUÏSSE,

Evêque de Périgueux et Sarlat.

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