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Le blog' de Gautier
4 avril 2010

Joyeuse fête de Pâques !

Christ est ressuscité, alléluia !

Homélie pour la Pâque

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16__Anastasis

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Trois témoins. Trois, devant un tombeau vide. Trois personnages ébahis de ce que l’œil n’avait jamais vu, de ce que l’oreille n’avait jamais entendu.

La première arrivée au tombeau est une femme : Marie-Madeleine. On l’imagine volontiers se levant tôt, bien avant les premiers percements du soleil, traversant Jérusalem encore endormie, marchant les larmes aux yeux, s’en allant rendre un dernier hommage à l’Homme qui a bouleversé sa vie à jamais. Cet Homme qui désormais est mort. Elle porte des aromates pour en oindre le cadavre supplicié de Jésus.

A quoi bon gaspiller ce parfum ? « On aurait pu le vendre pour trois cent pièces d’argent, et en faire don aux pauvres ! » déclarait Judas, il n’y a pas si longtemps que cela… (Marc 14). Faut-il se donner tant de peine pour un cadavre ? Mais de ce débat-là, Marie-Madeleine n’en a rien à faire. Ce qui compte pour elle, c’est de poser l’ultime geste d’amour, d’un amour reconnaissant envers son Maître, son Maître bien-aimé. Et c’est pourquoi Marie-Madeleine est pour nous la figure de la charité. Elle nous apprend à croire en l’amour, à persévérer dans l’amour, en toutes circonstances. Il est des moments où il nous semble qu’il est inutile d’aimer encore parce nous n’avons plus la force de le faire, ou parce que nous pensons que notre amour ne sera pas reçu. En ces heures où nous sommes tentés de nous dire « A quoi bon ? », regardons Marie-Madeleine, restée fidèle au commandement de Jésus : « Demeurez dans mon amour ». Et elle a eu raison d’agir ainsi. Car la résurrection de Jésus proclame le triomphe de l’amour sur le mal et la mort. Depuis le matin de Pâques, nous savons que l’amour qui vient de Dieu est toujours plus fort que le mal.

Le deuxième arrivé au tombeau, c’est Jean. Il court vers le tombeau avec tout l’élan de sa jeunesse, laissant loin derrière lui Pierre tout essoufflé. Arrivé au sépulcre, il voit, et il croit. Mais que voit-il ? Rien, justement rien. Il ne voit rien, car le tombeau est vide. Mais cela lui suffit pour croire. Il n’a pas besoin, comme Thomas, d’une apparition de Jésus montrant ses plaies. Non, le tombeau est désert, les linges sont pliés, et déjà il comprend : « Il est ressuscité comme il l’avait dit, comme il l’avait dit, comme il l’avait promis ». Et c’est pourquoi Jean est pour nous la figure de la foi, cette foi qui ne repose pas sur des preuves matérielles ou sur des démonstrations mathématiques, mais sur la confiance en la parole qui sort de la bouche de Dieu et ne lui revient pas sans avoir accompli sa mission (Isaïe 55). La foi est une nuit, parce que l’on ne voit pas, mais c’est une nuit plus lumineuse que le plein midi. A qui met sa confiance dans le Christ, et dans sa parole efficace, il est donné de marcher de clarté en clarté, parce que l’aube de Pâques illumine sa vie.

Le dernier à la course vers le tombeau, c’est Pierre. Pendant la passion, il a renié Jésus. Lâchement, par trois fois ! Mais dans ses larmes de honte et de douleur, au fond de son cœur, il n’a pas désespéré de la miséricorde de Dieu ni de lui-même. Et c’est pourquoi Pierre est pour nous la figure de l’espérance. A l’aube de Pâques, devant le tombeau vide, il découvre encore confusément qu’il a raison d’espérer malgré sa faute, d’espérer contre toute espérance. Bien souvent, notre péché nous conduit dans des impasses, dont nous ne savons plus comment sortir. L'espérance va de pair avec l'humilité confiante. La résurrection de Jésus nous montre que Dieu ne se résigne jamais à la mort, ni au péché par lequel nous rompons avec lui : rien n’est jamais fini pour Dieu, car il fait toutes choses nouvelles. Notre Dieu est le Dieu de l’espérance, le Dieu de l’avenir, un avenir toujours ouvert, d’un départ toujours possible pour ceux qui osent lui faire humblement confiance.

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16b__Anastasis__d_tail_

Trois disciples, un tombeau grand ouvert et une pierre roulée témoignent de la victoire du Ressuscité sur le péché et la mort.

Au jour de notre baptême, nous sommes morts au péché avec le Christ, et ressuscités avec lui à une vie nouvelle. Et c’est pourquoi en fêtant la victoire de Jésus au matin de Pâques, nous fêtons aussi notre propre victoire. La joie du ressuscité est notre joie. Et cela change tout, non seulement demain quand nos corps seront à leur tour glorifiés, mais aussi dès maintenant, en cette vie.

Suivons Marie-Madeleine, Jean et Pierre. Soyons nous aussi les sentinelles du matin du monde nouveau qui point malgré les apparences contraires. « Christ est ressuscité ! » Avec Lui et en Lui, nous ressuscitons déjà !

Joyeuses Pâques dans la foi, l'espérance et la charité !

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